Montaigu-en-Laonnois, Mons acutus in Laudunesio

Il y a 7400 ans, à la limite des terroirs de Montaigu et de Mauregny en Haye, des chasseurs du Mésolithique installèrent leur campement en bordure du marais. Plus tard, à l’époque Néolithique (2000 à 4000 ans avant J.C.) un petit groupe d’individus se fixe à l’est du village. La présence d’une voie ancienne reliant Laon à Rethel par Sissonne, les centuriations encore visibles sur certaines cartes du terroir, la présence de tessons de poterie et de pièces de monnaie du IIIe et IVe siècle après J.C. révèlent l’existence d’une colonisation gallo-romaine…

Le village s’est développé au pied d’un château-fort construit par Thibaut Le Tricheur (Comte de Blois) en l’an 946 au sommet du mont qui le domine : la butte du moulin. Le château avait les murs entièrement en grès et étaient de distance en distance, flanqués de demi-tours. Il se composait de deux enceintes en quelque sorte superposées, ce qui le rendait presqu’inexpugnable.

Cette forteresse très convoitée fut attaquée de nombreuses fois par les Allemands, les Anglais, les Bourguignons jusqu’à sa destruction par sa propre garnison, ordonnée par le Duc de Bourgogne en 1441.


Les habitants de ce village furent dotés par un de leurs seigneurs vers 1175, d’une charte de commune calquée sur celle de Laon : une charte accordée par le seigneur, garantissait les libertés de la ville, ainsi que son gouvernement par un maire et des jurés.

Une simple chapellenie ne suffisait pas pour assurer le service religieux dans un château si important. Les seigneurs de Montaigu y avaient institué une collégiale 

En 1143, le chapitre canonial (assemblée de chanoines) est remplacé par un prieuré, L’Evêque Barthélémi de Joux obtint de Robert de Montaigu en 1145 qu’il lui remit ses droits sur la collégiale, pour les donner à l’abbé de Saint-Vincent de Laon, au fur et à mesure des décès, les chanoines devaient être remplacés par des moines.

Le couvent disparut probablement avec le château.

 

 


Les textes anciens dès le 12ème siècle révèlent l’existence d’un hôpital (une léproserie, maladredrie) qui fut uni à l’Hôtel-Dieu de Laon au 17ème siècle. Cet hôpital devait se tenir au lieu-dit « La Maladrerie ».
Le château actuel a été construit au 17ème siècle au pied de la colline. Source : Dictionnaire Historique Généalogique et Géographique du département de l'Aisne par MELLEVILLE (1857)

Montaigu a été occupé pendant toute la durée de la « Grande Guerre ». Le 12 avril 1917, les habitants sont obligés de quitter le village, ils ne reviendront chez eux qu’après la libération du village le 13 octobre 1918.

 

Au 18ème siècle il ne subsiste plus à Montaigu qu’un prieuré simple dont le titulaire était à la nomination de l’abbé de Saint-Vincent.

Le moulin à vent en bois construit vers 1654 au sommet de la butte fut brûlé par les Allemands le 11 octobre 1914.

A la seconde guerre mondiale, les habitants de Montaigu seront obligés de fuir dès le 16 mai 1940, la plupart rentreront chez eux après l’armistice dans un village situé en zone interdite.

L’école sera construite en 1839. L’école des filles a été confiée aux religieuses en 1843. Elle sera laïcisée en 1903. Source : brochure de l’ASEM